Emplie de couleurs, de sensualité, de drames et d'émotions, la peinture de Rothko se révèle avec éclat dans ce subtil portrait du maître américain de l'expressionnisme abstrait. Admis dans la prestigieuse mais conservatrice université de Yale, cet élève brillant préfère s’initier à la peinture à New York. Fasciné par l'architecture de la ville, il peint les entrées animées des théâtres ou la solitude des quais du métro, avec des silhouettes qui, bientôt, vont disparaître. Car, après le choc de la Seconde Guerre mondiale, Rothko renonce au figuratif, comme d’autres de ses confrères de l'école de New York, avec qui il s'est parfois lié d'amitié, tels Barnett Newman, Jackson Pollock ou Adolph Gottlieb. Mais cet esprit nuancé, aux idées de gauche affirmées, refusera sa vie durant tout catalogage. "Mon art n'est pas abstrait, il vit et il respire", affirme-t-il.